Par l'action de la prière,
les forces intérieures se canalisent, se concentrent et permettent une meilleure
fixation du but. La prière puise sa source au fond de soi pour aller vers
le divin ou vers le " Moi " ou bien le " Surmoi ". Que ce soit
du Divin ou des ego subconscients, c'est d'eux qu'elle tire toute la puissance
et peut apporter l'apaisement. Certes, l'on peut voir dans la prière
l'usage récitatif d'un credo selon sa croyance (prière rituelle
perpétuée au cours des siècles).ou l'utiliser dans un tel sens. Elle répond
plus en cette optique à une action de grâce, à un remerciement, une introduction
ou finalité dans le cadre d'une demande particulière. C'est le sens prôné
le plus souvent par les religions (un enseignement particulier est attaché à
la récitation dans ce cas d'espèce). Il s'agit de rituels dont la signification
reste particulière à chaque religion ou secte (le terme secte doit être attribué
à tout mouvement religieux ou areligieux officiel ou officieux). C'est
une des utilisations de la prière.
Un des autres usages de la
prière est consacré à une destination personnelle.
La prière rejoint
un but significatif : celui de se mettre en relation avec l'invisible, son
invisible personnel, d'où l'idée du " Moi " ou " Surmoi
" évoqué dans les enseignements bouddhistes (repris en psychanalyse dans
le monde occidental). Dans cette direction, il faut voir la notion de "confesseur",
celui auquel on évoque ses propres actions, pensées. A titre informel, la religion
catholique a, depuis plusieurs années, considéré que le pratiquant peut
ne plus avoir à se confesser auprès d'un prêtre et qu'il pouvait s'adresser
directement à Dieu, rejoignant par cette réforme les religions judéo-chrétiennes
n'imposant pas la confession à ses ouailles. Dans cet usage, la prière n'est
pas imposée dans tel ou tel sens. Chacun est libre de l'orienter à son gré.
Quelle en est sa finalité, puisque dans cette optique, il n'y a pas de véritable
"maître à penser" ? Cette utilisation n'est pas vaine pour autant. Elle
sert de " pont " à une autoanalyse, une réflexion partagée entre soi
et son " Moi ". Il est parfois reçu une réponse sous la forme d'une
compréhension, d'une prise de conscience que la prière permet de dégager dans
son processus. La prière peut être renouvelée ou être unique, ce choix
est de toute façon personnel, il résulte de ce qui découle par la suite de cette
réflexion. Elle agit au même sens que la récitation d'un mantra.
Les effets de la prière
sont multiples, mais au final, une chose se déduit généralement. Il s'agit
d'atteindre à l'apaisement, une sérénité en lien avec l'entendement
perçu.
Un autre sens de la prière
est -au sens donné par les religieux- d'habituer l'esprit humain à
ne pas s'attacher à ce monde pour, lors du dernier moment de vie, savoir que
l'on est passé à l'autre Vie. Ainsi, s'explique le rituel funéraire
dont le but est de faire prendre conscience à l'esprit
du défunt(e) désincarné de son corps terrestre, qu'il a quitté le monde humain
et doit se diriger vers sa " naissance " de l'autre côté (le passage
de l'Ame).
La prière doit toujours avoir un but, que celui-ci soit matériel ou spirituel,
pour les autres ou pour soi, il est préférable de diriger la prière afin qu'elle
trouve " écho ".
Elle est un support de méditation
ou réflexion intérieure. Utilisée dans cette pratique, elle amène plus ou moins
rapidement à mieux percevoir la réalité des situations, à une meilleure
compréhension. Il est possible, grâce à la prière, d'obtenir la connaissance
de soi, le pardon de ses propres fautes et, par cette reconnaissance, aider
à son propre redressement et à son évolution (outre le bénéfice qui en résultera
pour les autres).
La prière, dans sa trame, revient
à accomplir une prise de conscience personnelle.