La souffrance est un des
lots communs à tous les Etres, quelque soit la condition de fortune.
L'esprit a une difficulté à
accepter la souffrance, davantage dans le monde de technologie et de savoir
actuel où tout semble dû et permis.
La souffrance physique semble plus facilement admise, du moins lorsque
l'atteinte n'est pas trop importante et que la médecine dispose de panacées
pour la traiter. La souffrance morale, intellectuelle, spirituelle est souvent
plus douloureuse à intégrer. Il est sans doute nécessaire de faire une distinction
entre la souffrance intellectuelle et les deux autres. Ceci tient au fait que
l'intellect s'appuie essentiellement sur des raisonnements concrets, bien
que mêlant du subjectif. Ce sens de concret met en exergue les divers travers
d'insatisfaction inhérents à l'homme. C'est l'ego qui en pâtit par la non
reconnaissance ou l'inassouvissement des désirs.
La souffrance morale est proche de la souffrance spirituelle. Elle met en évidence
la lutte entre soi et ce que l'on est amené à faire (ou que l’on a fait)
alors que profondément la règle personnelle dit non. Elle crée un malaise
grandissant.
La souffrance spirituelle ou de l'âme
est d'une autre nature. Elle procède de la Foi en quelque Etre Supérieur
(Dieu, Saint) ou une croyance dans un au-delà immatériel où, en tronc commun,
règne la pureté primordiale. La souffrance spirituelle touche ainsi l'âme ou
la psyché du Suprême auquel il est fait référence intérieurement. Il est également
utile de scinder cette souffrance sous deux aspects : le premier est
relatif à soi au titre des actions commises personnellement contrevenant
au principe de la Foi ou croyance ; le second est lié à la souffrance éprouvée
pour autrui dont l'ampleur est à la mesure de la force de la foi.
Quelle qu'elle soit, la souffrance n'a qu'un but, celui de permettre sa transcendance
et, pour pouvoir la transcender, il est obligatoire de l'éprouver jusqu'à
ce que la compréhension de sa présence soit comprise. Il est difficile d'accomplir
cette démarche de compréhension, elle implique nombre de facteurs personnels
dont les multiples degrés sont infinis. Il faut savoir « se reconnaître
» dans la souffrance et c'est cette reconnaissance qui amène la guérison.
Les moyens de la guérison personnelle, que la souffrance soit
physique, morale ou spirituelle, sont variés. Chaque personne étant Unique,
il ne peut ici être abordé qu'une approche générale en posant le socle commun.
Bien souvent, on s'interroge sur le "pourquoi cela m'arrive à moi"
; ou bien "qu'ai-je bien pu faire à Dieu (ou dans une existence antérieure
pour les adeptes de la réincarnation) pour mériter ça!". Certes, ces questions
peuvent être effleurées, mais il n'y a nul intérêt à s'y appesantir.
La première notion de remède qu'il faut en permanence garder à l'esprit est
de se faire une amie de la souffrance !
Dans le cas de la souffrance physique, il est à ajouter l'action mentale
et la force de l'esprit au traitement médical. Un esprit plaintif mettra
plus longtemps à guérir alors qu'un esprit plus dynamique (et plus conscient)
restera en alerte et combatif, il aura tendance à vouloir maîtriser sa maladie.
La connaissance de la cause de la souffrance infère de pouvoir agir
sur le «circuit» de diffusion de la souffrance.
La peine morale est plus difficile à surmonter car elle marque de son empreinte
une sensibilité particulière qui a été atteinte. Le moyen consiste à
éclairer l'objet de la souffrance en ses trois points : le soi intérieur
affecté, l'évènement produisant la cause, l'action personnelle
(participation à la réalisation de la souffrance). Ce mécanisme d'analyse permet
d'élever l'esprit en l'extériorisant de sa résultante qui est la souffrance.
En comprenant sa cause, la souffrance tend à s'amoindrir grâce à la prise de
conscience
volontaire. Ceci autorise l'admissibilité prendre place.
La souffrance spirituelle est d'une toute autre nature et, surtout, elle peut
avoir plusieurs origines. En fond principal, il peut être retenu deux points
essentiels : avoir commis une action "enfreignant" les fondamentaux (principes)
de la croyance ce qui génère le besoin de pardon (que l'on attend plus facilement
de Dieu que de la personne victime) ; le désir de pureté et d'élévation
alors que l'on se sait en faiblesse face au Dieu de sa Foi. Deux moyens peuvent
être pratiqués, le premier est la prière qui peut être la répétition
de textes ou librement faite (en tout état de cause, elle doit être sincère
et sans ego) ; le second est d'admettre sa réalité de faute (ou péché dans
le cadre religieux) et, dans le même temps accomplir ce qui peut contrebalancer
la cause ayant provoqué la souffrance. Dans les divers cas de souffrance,
un facteur dont il est nécessaire de tenir compte est le Temps ! Sans lui, sans
son effet, la souffrance ne guérit pas. L'esprit est à même de vaincre l'adversité
de la douleur, mais c'est parce qu'il connaît sa souffrance qu'il
peut la transcender e l'affrontant.
Un seul regard sur soi est préférable à cent avis d'autrui.