
Pendant quelques
semaines, j'aborderai au travers de quelques articles mes dialogues avec
mon Maître Spirituel déjà installé dans le Ciel de Ogmin. Le dialogue est
subtil, relevant d'une sorte de rituel intérieur, parfois difficile à réaliser.
Certaines personnes avec qui je me suis entretenu le considèrent comme une sorte
de psychanalyse ou d'autosuggestion. Celles qui l'ont expérimenté savent qu'il
n'en est rien, le dialogue est réel. Les échanges peuvent prendre plusieurs
moyens :
-des sensations physiques (il s'agit en ce cas de premier degré, en quelques
sorte le pIed à l 'étrier),
-des ressentis intérieurs s’exprimant en des variations diverses (chaud, froid,
contentement, parfois même de l’humour ou de rires...),
-un mot (rarement plusieurs) fusant à l'instant d'une pensée furtive, le mot
ayant cette même fugacité il est recommandé d'être très attentif car si l'on
capte le mot sans avoir retenu la pensée émise juste à ce moment-là alors, le
mot perd tout son sens de message.
Je me suis posé un soir d'octobre, pour regarder ce que j'avais accompli ces
derniers temps. Fier et empli de ma suffisance humaine, je fermais les yeux
pour faire don à mon Maître de ce que je considérais comme actions satisfaisantes
et porteuses de mérites spirituels. Egrenant les louanges de mes exploits, je
ne reçus que le silence, pas même un mot, un ressenti auquel je m'étais,
il est vrai habitué. A cet instant, le doute m'assaillit car cette absence
de réponse ne me disait rien de bon. Il me fallait m'interroger pour savoir
ce qui, à la sagacité de celui en qui je me confie, n'était point recevable
de mon offrande intérieure.
Revenant à plus d'humilité sincère, je me suis rendu compte que mon esprit
tirait vanité de mes actions, ce qui, dans la démarche spirituelle ôte toute
part de pureté. C'est dans un esprit dénué de pensée de fierté et/ou de possession
que doivent être remis les actes personnels, sans chercher à en recevoir une
quelconque récompense.
A cette évocation sur ma manière de rendre hommage et sur le pardon que je sollicitais
instantanément dans un mouvement de contrition spontanée, je ressentis, comment
dire, ce léger "réchauffement" intérieur, m'indiquant que ma posture repentante
était agréée...tout en étant insuffisante, ayant appris au fil des ans à déceler
ces différences de manifestation indicible. Il me fallait donc continuer à examiner
mes forfaits que j'avais qualifiés improprement de méritants.
Je me remémorais une scène en particulier relativement vite oubliée car elle
était réellement sans grand intérêt. Il s'agissait d'un désaccord dans
lequel j'avais mouché mon adversaire, tirant fierté de sa défaite aux yeux
de tous. Ce qui m'amena directement à constater que je n'avais pas fait preuve
de compassion, que j'aurai pu tout en obtenant gain de cause, le faire différemment
sans pour autant heurter mon contradicteur. Certes, je suis resté dans la courtoisie
quelque peu suffisante dans le ton, les mots un peu durs empreints de mordant
humoristique pour mieux assoir ma victoire. Avec le recul, pas de quoi être
fier. Sans pouvoir me retenir, j'émis une pensée réconfortante pour celui que
j'avais blessé volontairement, emporté par mon désir personnel de sortir vainqueur
de cette jouxte. A nouveau, je perçus comme un signe me faisant comprendre que
mon analyse et ma pensée "réparatrice" pour la personne étaient en respect de
l’enseignement reçu.
Avant de poursuivre la discrimination de mes fautes vaniteuses, je demandais
intérieurement pardon à mon Maître pour ma vanité ayant généré
mon manque de modestie et pour cette auréole de gloire que je m'attribuais
indûment, revenant à cette démarche humble qui sied à celui qui avance dans
le Chemin de l'Eveil.
Telle fut la leçon en trois branches de mon Maître spirituel depuis sa
sphère de lumière, celle de me rappeler que la vanité est un obstacle à la compréhension
ainsi qu'à l'évolution intérieure ; qu'en agissant ainsi, j'accumulais des
démérites spirituels alors que j'étais sur terre pour me laver de mon
mauvais karma, que j'étais susceptible de me forger un ennemi pour le futur.