Combien de situations
dans le parcours d'une vie où, par impulsion, par obstination, par volonté
d'imposer ou bien par sentiment d'injustice, favorise les élans de la violence,
celles-ci prenant corps pour se projeter physiquement, verbalement ou, le plus
fréquemment, dans les pensées.
Quelle que soit sa motivation, la violence est synonyme de colère.
Celle-ci emporte les sens vers des dérèglements certes se traduisant ou pouvant
se traduire dans le concret en créant des conflits irrémédiables, mais son action
vise à empêcher l'harmonie intérieure.
L'équilibre de l'esprit
se répercute sur le corps. Un esprit qui ne véhicule pas de stress, d'angoisse,
de doute facilite la vie du corps physique. Il en est de même avec la colère,
la jalousie, la convoitise...
Il y a 3 classes de colère.
La première rejoint le désaccord passager qui n'entraîne pas de conséquence
ultérieure, elle est liée à l 'évènement immédiat sans que celui-ci ne remette
en cause le fondement des rapports entre individus.
La deuxième est plus profonde, elle s'appuie sur des positions personnelles
sur des sujets fondamentaux ou valeurs en opposition à l'environnement (celui-ci
pouvant concerner une personne, un groupe de personnes, un système,...). La
colère s\enracine, profondément, laissant des traces pour le futur. Telle en
est de la rancune, de la haine, du désir de vengeance,... Elle ouvre
rarement, sinon avec beaucoup de temps, la voie au pardon. Dans son contexte
de manifestation, elle réduit ou annihile la réflexion, la reconnaissance de
ses propres agirs, déclinant l'entière responsabilité
sur l'autre, les autres. Sauf à entreprendre une thérapie couplée à une autoanalyse,
seules les années atténueront la force de la colère sans pour autant être dans
le pardon, simplement l'admission du fait et, peut-être d'une part de responsabilité.
La poursuite des effets de la colère contribueront à générer des insatisfactions
au gré de situations en rappelant les principes, ce qui marquera l 'absence
de guérison et de retour à son propre équilibre.
La troisième classe de colère est d'ordre divin ou, plus particulièrement occulte
dans le sens de l'application religieuse que le mot lui-même porte de manière
plénière (symbole du Mystère évoqué constamment dans les Ecritures des religions).
Cette colère dans son approche divine est rarement mesurée par l'homme,
elle est en quelque sorte la rétribution d'un acte ou ensemble d'actes individuels
ou collectifs. La colère occulte s 'apparente à une injustice constatée par
un pratiquant (religieux ou non) versé en sciences occultes. La notion matérielle
n'est pas attachée à la réalisation de la colère occulte. Elle est déterminée
par la violation d 'enseignement se caractérisant lors d'une situation concrète.
La colère occulte ne s'assimile pas à un rituel accompli pour tirer quelque
avantage, elle est au-delà du rituel, elle le surpasse en puissance, même si
elle peut s'appuyer sur le rituel l'acheminer. La colère
occulte agit en tant que puissance raisonnée, dirigée ; elle
ne connaît ni distance ni frontière ni obstacle.
J'ai observé dans les deux dernières années la manifestation d'une colère
d'un Maître Spirituel très évolué. J'ai pu constater dans
les quelques mois qui ont suivi les dégâts provoqués dans le territoire destinataire,
je ne suis d'ailleurs pas certain que ces dégâts ne continueront pas encore.
Je me suis entretenu dans mes méditations avec
mon Maître Spirituel sur la colère, notamment lorsque
j'ai rencontré des évènements motivant des accès colériques.
"La colère, m'expliqua-t-il, représente une non-maîtrise de l'esprit prenant
les influences émotionnelles des évènements. La colère autre que la colère occulte
-qui est d'une autre nature- s'appuie sur l'ego conforté dans ses réactions
d'orgueil ou de vérité que les apparences éphémères ne manquent pas de susciter.
Ton entendement lors de tes colères manque de pertinence dans les évènements,
tu laisses s'exprimer des émotions réduisant ta compréhension. N'oublie pas
que la vérité est dépendante de la situation et de la compréhension de chacun.
Tu dois, lorsque ta colère se manifeste, l'analyser en immédiat pour en juguler
les effets négatifs. Si tu veux avancer dans le Sentier, alors la colère est
un poison dont il te faut guérir. Si tu ne la maîtrises pas dans sa circonstance,
comprend qu'elle est le terrain des transmigrations et des renaissances. Médite
sur ceci : si les évènements ne te mettaient devant une situation de colère,
comment la reconnaîtrais-tu ? Comment parviendrais-tu à la dominer et la vaincre
et, par ce moyen, annihiler les pulsions et les passions qui te maintiennent
dans l'ignorance ? Ta libération passe par la compréhension non point des évènements
plaisants ou déplaisants mais de tes réactions et actions. Les circonstances
sont là pour favoriser ton apprentissage dans le long chemin de l'extinction
du karma
personnel". Il s'agit ici d'une synthèse de l'ensemble des discussions
échangées avec mon Maître -dont la patience et la compassion sont infinies.
La colère est l'un des trois poisons de l'existence, elle
freine l'évolution spirituelle et conduit inexorablement à d'autres renaissances
futures pour s'en purifier.
Dans le monde actuel, le phénomène de violence s'étend au gré des insatisfactions
et revendications, la plus importante étant le nationalisme ou le collectivisme
forcé. Ces apparitions ne sont pas le fruit du hasard, elles dérivent de la
métamorphose que la société connaît par démagogie au point d'inverser l'état
naturel. En un certain sens, elle se trouve actuellement dans sa manifestation
prophétique selon laquelle elle doit aller à un paroxysme non encore réalisé.
Il y a donc encore des étapes à franchir et, dans un cadre d'une démarche personnelle,
il sera utile de contenir les actes de colère.