Il m'aime, mais je suis
plus âgée que lui…
Bizarrement, lorsque nous parlons d'amour, certains préjugés, certaines barrières
se lèvent autour de nous, quand ce n'est pas en nous-mêmes.
La différence d'âge est un de ces préjugés qui nous a été d'une certaine
manière inculqué, par un formatage de ce qui est " convenable " ou " inconvenant
".
Pendant longtemps temps, il était admis que l'homme pouvait être plus âgé,
que c'était même préférable que la femme soit plus jeune que lui.
C'est donc contre ce tabou que des femmes ont progressivement lutté pour
faire admettre l'égalité y compris dans la relation physique, sentimentale,
où la différence ne pouvait et ne devait pouvoir leur être opposée.
Sous l'angle freudien, la différence d'âge s'apparenterait à la recherche
du père ou de la mère, position considérablement réductrice pour n'amener
la pensée que vers la réprobation au final, l'exposant en anomalie.
Dans notre mode de pensée, nous pensons amour sous la forme d'éléments
matériels : il sera un bon père, un bon amant, il a une belle situation
sociale, il gagne bien sa vie, il fera un bon mari, il est sécurisant, il
fait "ça" bien... Sous ces aspects, notre sentiment amoureux se trouve conditionné
non pas à l'élan de l'âme, mais à une apparence qui, par la suite,
s'amenuisera pour laisser un vide lié à l'érosion de ces éléments extérieurs.
Ce qui peut d'ailleurs conduire plus tard vers une recherche plus intériorisée
ou le véritable Amour.
Nous disons que notre monde actuel bouleverse tous les tabous, mélange les
cultures et les idées. Un monde de vitesse et de boulimie.
Cependant, la différence d'âge à la peau dure. Pour vivre cette différence,
il faut d'abord lutter contre soi-même, car le préjugé est collant, il obnubile
nos pensées, nos actions...et nos peurs
!
Je suis plus âgée que lui !
Cela ne se fait pas je pourrai être sa mère, il est à peine plus vieux que
mon fils. Je suis folle d'espérer quelque chose, qu'il veuille une relation
avec moi. Il va penser que je ne cherche que le sexe, une " vieille " assoiffée
par la dynamique de la jeunesse.
Pourtant, cette attirance n'est pas que physique, elle ne provient pas d'une
attitude de vouloir protéger ou élever. C'est un sentiment profond, le besoin
de vivre passionnément une certitude d'Amour que l'on n'a pas connu précédemment
ou si éloigné dans le fond des souvenirs.
A l'heure où les plans sexuels sont facilités, cela ne devrait pas être un
tabou d'avoir une relation avec un homme plus jeune. Ces plans de rencontres
physiques foisonnent. Dans ce cadre de relation physico-sentimentale, la différence
d'âge est admise : la relation n'est pas faite pour durer. Chaque partenaire
sait ce qu'il en est dès le début : pas de sentiment pendant, à part le jeu,
ni au final.
Mais la relation avec un homme plus jeune, lorsqu'il s'agit d'Amour, le
pas n'est pas aisé, comme si l'on savait que ce ne sera pas facile, pour
soi, pour l'homme (qui peut d'ailleurs le vivre mieux), pour l'entourage
(elle les prend au berceau…ou réflexions du même genre).
Aimer sous condition de ne pas déranger la communauté familiale, encore plus
difficile lorsque l'on a été mariée parce qu'il faut faire face à
une réprobation.
Il faut se justifier à ses propres yeux, mais également aux yeux de ces tiers
qui vont nous juger, nous dévaloriser, nous écarter ou nous faire sentir que
notre conduite n'entre pas dans leur mode de vie et de pensée.
Une liberté emplie d'interdits accompagne la naissance et la vie du véritable
Amour. Alors que nous le recherchons sans cesse mais n'osons pas le vivre
ni le partager au grand jour. Une certaine ironie du sort brisant notre élan
intérieur
que nous brimons doublement : par notre propre attitude à nous culpabiliser
nous-même ; par la culpabilité que les autres nous font supporter.
A remarquer que cela vaut aussi pour l'inverse, il est plus âgé, avec des
questionnements identiques et supplémentaires.
Avons-nous le courage d'aimer ouvertement ? Il faut seulement le vouloir,
comme le dit le proverbe, notre bonheur dépend de nous.
Incidemment, qu'est-ce que l'Amour avec un grand " A " pour que nous " l'habillions
" différemment de ce que nous ressentons vraiment ?