Dans bien des situations, les
évènements concourent à ébranler nos fondations, nos croyances, ce qui en soi
est grave car nous perdons le pivot de notre mode d'évolution. Il serait d'ailleurs
à réfléchir sur ce qu'est notre credo : tient-il de l 'intime ou bien se greffe-t-il
à un intérêt, avoué ou ambitionné secrètement, voir non encore découvert ?
Les évènements nous atteignant nous déstabilisent, que ce soit professionnellement
ou affectivement, leur force amoindrit notre résistance. Nous plions devant
eux mais, est-ce que nous atteignons le point de rupture
duquel nous ne pouvons plus nous relever...?
Nos doutes intérieurs enlèvent la confiance accordée aux autres, plus particulièrement
dans le cadre professionnel ou relationnel. Dans le domaine sentimental, la
méfiance à l'autre conduit nos pensées, interférant sur le bon sens et la raison,
l'émotionnel véhiculé s'agitant avec une virulence impérieuse comme la puissance
d'un ouragan dévastateur. Notre identité personnelle s'estompe au profit d'un
aspect imaginaire qui, finalement, est bien le nôtre -maintenu dans l 'ignorance
jusqu'à l'arrivée de l'évènement.
Après des années d'efforts, des mois ou des semaines, nous ressentons que quelque
chose ne tourne pas rond, sans trop savoir l'origine de cette sensation. Alors,
nous épions, nous suspectons les moindres paroles, les moindres gestes, les
regards, jusqu'au vêtement et au parfum utilisés. Nous arrivons à un degré
dépassant le simple mal-être. Nous ne savons plus comment agir. Le descriptif
pourrait être développé, mais il ne répondrait qu'à du verbiage inutile.
Stop!
Chaque être sur terre, depuis sa naissance
jusqu'à sa conséquence, rencontre des difficultés. Sont-elles provoquées par
lui ou bien par d'autres ? La conscience personnelle donnera une réponse adéquate,
nonobstant la loi du karma.
Cependant, bien des évènements ont pour fondement de nous apprendre à
nous connaître, à apprendre ce qui est nous que nous avons mis à nu de façon
agréable, mais surtout à découvrir ces parties cachées que nous véhiculons surgissant
à l'occasion des situations vécues.
Pouvons-nous réellement ne pas analyser pour savoir ce qui nous arrive ? Dans
bon nombre de traversées de la vie, nous renonçons parce que rien ne
va "comme nous le souhaitons". Preuve d'un individualisme ou d'un ego souvent
trompeur qui est remis en cause dans son confort.
Tenir la distance est une expression visant à maintenir ses efforts et
son attention -avant, pendant et après- la poursuite puis la réalisation de
nos buts. Le changement -attribué généralement à l'évènement- tient fréquemment
à une absence d 'intégration des paramètres de son existence. Il peut résulter
d'une modification personnelle par la prise de conscience que ce que l'on
fait ne satisfait pas à sa fondation intérieure. A l'identique, de l'autre
(sentimental, affectif) ou des autres avec lesquels nous sommes en relation.
Tout couple, toute activité professionnelle est soumis aux tribulations
de la vie, soit parce que nous en sommes l'auteur fondamental
ou bien parce que nous la subissons. Nous apprenons ainsi la résistance lors
de l'épreuve. Devons-nous tout remettre en cause ? Quelle est notre capacité
à nous resituer face à nous-mêmes et à cette adversité que nous relayons aux
autres comme responsables de... et jusqu'à Dieu qui nous fait souffrir dans
nos chair et esprit ?
Il peut être posé le postulat que si nos buts sont droits, confortés par des
actes et paroles participant à leurs réalisations, alors nous ne devons pas
les remettre en cause, mais les analyser puis agir pour réajuster ce qui a amené
les évènements dérangeants.
Le renoncement équivaut à ne pas tenir la distance sur ce qui nous tient à coeur
profondément dans le temps. C'est parce que nous aurons épuisé nos forces dans
une inanité d'actions que nous retrouvons le souffle créateur, celui qui guide
nos pas.
Tenir
la distance dans la vie, par déduction expérimentale, revient
à rester en éveil à notre propre vie et à son environnement.