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J'ai perdu mon chemin
Je suis à l'arrêt, ne sachant
plus où je suis ni où j'en suis, comme si mes yeux fatigués ne voyaient plus
la route à suivre.
Je m'adresse à un passant pour lui demander ma route. Il ne peut me répondre
car mes propos lui sont incompréhensibles. Il me questionne afin de me
rendre service : où voulez-vous aller ? Cruelle question : je ne sais pas
y répondre avec clarté !
Je lui réponds par une pirouette : je veux aller sur la route du bonheur,
mais j'ai oublié quel chemin prendre...J'ai traversé tant de sentiers, certains
fleurant bons mais sans espoir de finalité, juste un parfum très volatil sans
lendemain... ; d'autres moins bons, mais je ne savais que faire aussi les ai-je
empruntés bien qu'ils ne me correspondaient pas. Au terme de
leurs sinuosités, ces sentiers m'ont conduit à un cul-de-sac, une impasse et
je ne peux pas rebrousser chemin pour retrouver aroute, cependant j'aimerai
que ce soit la mienne.
Le passant s'installa commodément, les yeux absents avec un léger sourire effleurant
ses lèvres, il commença à me parler avec une lenteur faite de mots justes et
prenants. Vous savez, la route du bonheur est facile à suivre...(silence). Cependant,
nous avons toujours le chic de nous en écarter au mauvais moment, la
plupart du temps pour de mauvaises raisons. Quelle route cherchiez-vous
donc tant sans jamais la trouver au fil de ces tournants posés par les ans...?
Savez-vous à quel moment vous avez dévié de votre route ? Avez-vous perçu
dans ces cheminements les choix que vous avez faits ? Etaient-ce des choix
de vie ou d'instants ? Votre chemin de vie, l'avez-vous réfléchi,
tracé, vécu ou l'avez-vous subi ?
J'écartais les yeux de stupeur : pourquoi me posait-il ces questions
? Cela ne le concernait pas et ce n'était pas le renseignement que je sollicitais
de lui ! Je lui demandais ma route, pas autre chose !!!
Il m'observait, avec une bonhommie réelle. Il savait qu'il avait soulevé les
prémices de ma réflexion, d'abord rejetées par quelques mouvements intérieurs
rebelles. Il attendait dans le silence que se lève fugacement, sinon ma compréhension
de ses propos, au moins une foule d'images avec leurs émotions issues de ces
chemins avec leurs lots de pierres et d'herbes séchées par les années, parsemés
de quelques fleurs rosées ou jaunies.
Au bout de quelques instants me paraissant si longs, il se remit à parler par
métaphores. Voyez-vous me dit-il, un berger conduit ses brebis vers un pâturage
car il sait que c'est ce dont elles ont besoin et qu'elles recherchent...
Il s'appuie sur son bâton pour avancer en toute certitude et sécurité. Sur
les routes, nous avons fréquemment des carrefours plus ou moins importants
avec des panneaux nous indiquant la direction de telle et telle ville ou lieu.
Sur ces croisements, nous connaissons le lieu où nous voulons aller : il est
écrit comme destination. Comprenez-vous le sens de mon propos ?
Curieusement, ces allégories heurtèrent
ma réflexion première. Cet inconnu, rencontré par le hasard des circonstances,
faisait exploser une cascade de questionnements dans mon cerveau. Je les chassais
car cela impliquait une revisite de mon passé, de mes choix et naturellement elles
imposaient une remise en cause des actes des autres, ceux que je côtoyais.
J'évitais de lui faire part de mes réflexions naissantes par peur sans doute
qu'il ne me pousse vers d'autres pensées... Peine perdue, je sentais déjà
qu'elles venaient toutes seules, l'une après l'autre à un rythme accéléré.
Avec la finesse de ses perceptions, faisant comme si de rien n'était de mon trouble,
il poursuivit son exposé. Fallait-il que je l'écoute alors que je ne le voulais
pas. Devais-je aller au-delà de mes retranchements et de mes propres résistances
alors que, mes pensées bousculées je ne me sentais pas en état
de la faire sur le champ ?
Parachevant sa lancée, il poursuivit : sur vos divers chemins, semblant vous avoir
fait vous perdre la tête en chemin par bien des détours inconsistants, avez-vous
remarqué votre part ? En êtes-vous au stade de la perte de repères,
de foi en vous, de confiance ?
Je ne voulus pas lui répondre. Intuitivement je ressentais que sa pertinence était
exacte, mais je n'arrivais pas à me dépasser. Effort trop dur, trop douloureux
à faire. Et puis, je ne lui demandais que mon chemin, une simple indication telle
que "C'est par là, prenez la première à droite..."! Cela aurait été tellement
plus facile d'ouïr cette courte réponse...
Avant de reprendre sa course, le passant met dit en guise d'au-revoir : pour
retrouver votre chemin, celui qui vous convient, remettez en ordre vos
buts, reprenez confiance en vous. Appuyez-vous sur des valeurs certaines,
notamment les Quatre Illimitables, vous aurez ainsi un Bâton incassable
rendant sûr votre Chemin. Mes propos vous chagrinent et ne paraissent pas satisfaire
à votre attente du moment. Toutefois, le temps viendra où, par eux-mêmes, ils
trouveront un écho plus profond en vous. Il y a le temps de l'incompréhension
qui conduit à l'égarement et à ses souffrances, puis il y a le temps de la compréhension
qui conduit à l'éclosion vers la route du Bonheur. Oeuvrez à ne pas la retarder.
Je vous souhaite une excellente prochaine Route. Il me laissa et continua son
Chemin dont je ressentais qu'il était lumineux.
Je lui en voulus pendant quelques temps, lui qui savait...
Combien de temps a duré notre échange ? Je ne sais pas, ma question obsessionnelle
évinçait ma compréhension de tout ce qu'il disait. J'ai juste enregistré
tous ses mots et encore sans doute les ai-je mal enregistrés.
Depuis, je repense à ce passant, ses propos ayant d'abord éveillé de la colère,
du ressentiment. Je repasse à ce "croisement" où nous nous sommes rencontrés,
je l'aperçois, mais je n'ose l'aborder...Quelle Route m'indiquerait-il
maintenant...
Dzongkapa
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