
Depuis l'aube des Temps, l'homme
a établi des croyances
religieuses ou personnelles fondées soit sur des constats intérieurs
ou sur des enseignements à caractère religieux. A
quoi sert un rituel? Comment faire un rituel ?
Selon
la tradition généralement admise, un rituel a pour objet de solliciter la réalisation
d'une demande -personnelle ou collective- auprès d'une ou plusieurs déités.
Le cérémonial prend des allures extérieures davantage faites pour impressionner
les adeptes et la foule des spectateurs qu'à l'attention de la divinité invoquée.
Il faut distinguer au minimum
deux branches rituelles dans l'accomplissement des rites :
-les
rituels avec sacrifice animal ou humain
-les rituels sans sacrifice animal ou humain
La distinction
entre ces deux voies procède d'une application et d'une connaissance spirituelle
différente bien que pouvant s'appuyer sur l'invocation d'une même divinité.
Dans cette partie il sera abordé le premier mode opératoir du rituel sacrificiel
animal.
Le rituel avec sacrifice animal réel fait appel à une
pratique ancienne moins évoluée spirituellement. Celle-ci est à dominante pragmatique,
concrète par carence d'une visualisation extra temporelle. C'est "l'attachement"
qui guide les gestes, les mots, les attitudes avec les ingrédients utilisés.
On suit un parcours initiatique au cours duquel sont déroulés les incantations
mélangées aux "senteurs" des corps et liquides utilisés. C'est une pratique
temporelle viscérale car elle tient au coeur même de l'attachement de
l'objet matériel (ou immatériel s'il s'agit de demande affective). Elle attire
nécessairement un retour d'égale valeur ou amplifié pour celui ou ceux qui
la pratiquent et pour le ou les demandeurs. Son utilisation est davantage axée
sur l'obtention d'un bien matériel, d'une situation, d'un retour de l'être
aimé... Le rituel obéit à un ordonnancement méticuleux de chaque phase,
sans en manquer une ni défaillir par une inattention. Le guide dirige la séance
sacrificielle selon un code précis et particulier, à l'instar
des médecins
de l'âme qui eux ont pour vocation
de guérir les blessures de ceux qui ont commis ces pratiques et de ceux
qui en ont subis les effets néfastes afin de leur procurer la paix.
En pratique, la séance débute avec une présentation exposant
une première offrande à la divinité
: fleurs, fruits, encens, bougies ou tout autre type de dons. Une musique ou
chant peut accompagner chaque phase avec des changements dans les mélopées.
Vient la seconde phase qui est l'appel à la divinité, invocation de son nom
et de ses attributs, louanges à son égard, remerciements pour l'aide qu'elle
a apporté à tous les êtres mortels ou immortels qu'elle a secourus. Ceci fait,
on entre dans le coeur du rituel,
on exprime la demande en la répétant à voix haute (pour les réels initiés des
phrases ou mots sont également prononcées mentalement), la demande est faite
en mode crescendo jusqu'au moment où le sacrifice animal ou humain est fait,
il repart en mode descrendo ensuite pour entrer dans la dernière phase, l'offrande
de remerciement pour la séance, pour la
réalisation de la demande. Les offrandes peuvent par la suite être distribuées
aux participants et surtout au demandeur.
Les rituels avec sacrifice humains
n'ont rien à voir avec l'exorcisme, ils font appels aux sous-couches
de l'Etre spirituellement peu évolué ou égaré dans
l'incompréhension de son passage sur terre (ou d'autres mondes).
Les rituels avec sacrifice
animal ou humain sont pratiqués par la branche de la magie
noire ou branches indifférentes
au résultat. Ces pratiques ont été fréquemment dans
la dernière décennie dans les pays africains en conflits dont
la croyance est que voyant
ou pensant leurs ennemis plus forts, les manger ou les "sacrifier"
pour absorber leur force et/ou les détruire. La réalité
finale de ces pratiques est qu'elle réitère un éternel
recommencement dans un effet boomerang, l'un étant le tortionniare l'autre
le torturé par le karma créé et reproductif dans le Temps
(au-delà d'une vie humaine) que les auteurs doivent purger.